La production de dentelle à Chantilly remonte au XVIIe siècle, et s’inscrit dans le grand développement de centres de production dentellière dans le nord de la France sous l’impulsion de Colbert. Anne de Bavière, princesse de Condé, crée la première école de dentellières à Chantilly en 1694. Cette dentelle est alors connue sous le nom de « Blonde », d’après la couleur de la soie jaune pâle argentée et scintillante issue du cocon du « Bombyx du mûrier » et utilisée pour sa fabrication. Très vite des marchands dentelliers s’installent à Chantilly et organisent un réseau de dentellières, dessinateurs et autres piqueurs constituant la chaîne de production de cette précieuse parure fabriquée à la main, aux fuseaux. Cet artisanat pratiqué par les femmes fait vivre de nombreuses familles. En 1825, l’industrie dentellière emploie encore 1000 femmes à Chantilly et ses environs.
A l’aube du XIXe siècle, le fil de soie est teint en noir et la « blonde noire » apparaît, alternant avec la « blonde blanche » qui perdurera jusque vers 1840. Chantilly se spécialise alors dans la dentelle noire et crée une dentelle particulièrement fine, aux motifs floraux sur un fond de mailles hexagonales. Elle prend simplement le nom de « Chantilly » et connaît un succès retentissant dans l’Europe entière. La reine Marie-Amélie, épouse du roi Louis-Philippe, et ses belles-filles les duchesses d’Aumale et de Nemours en raffolent. Sous le Second Empire, c’est l’impératrice Eugénie de Montijo femme de Napoléon III qui en pare ses toilettes, mantilles et soutient la mode de cette dentelle de soie noire. La dentelle cantilienne est tellement appréciée que d’autres villes –comme Bayeux- commence à la produire sous le nom de « Chantilly ». Cependant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la mécanisation supplante la production « main » et les dentellières cantiliennes disparaissent.
La « Chantilly » est toujours produite en France mais dans le Nord et de façon mécanique. Si elle est oubliée de nombreux Cantiliens, elle est très prisée des couturiers et chausseurs de luxe qui depuis quelques années la remettent à l’honneur dans leurs collections haute couture et même dans leurs robes de mariée en version blanche.
Elle est aussi très prisée des touristes asiatiques car elle symbolise « l’art à la française ». Les américains connaissent la Chantilly grâce à un rock des années 50’ «Chantilly lace, pretty face» !
© Xavier Chrétien
Du 20 septembre 2025 au 1er mars 2026
Exposition temporaire
"Zenga, Verlaine en dentelle"
Dans la soie, Zenga aime la fluidité de la matière, ses couleurs lumineuses, sa brillance. La dentelle contemporaine mécanique la séduit par sa finesse et la richesse de ses motifs, mais elle en casse la régularité et la répétition. Ce qu’elle aime, c’est déconstruire cette mécanique. Elle découpe, réassemble, reconstruit, insuffle de la vie entre les éléments nés de l’industrie et y associe des dentelles anciennes.
Le processus créatif de Zenga s’appuie directement sur la dentelle, sur les motifs qu’elle propose depuis sa naissance au XVIIe siècle ; ces motifs inspirent le sujet de ses toiles. Les fleurs, les feuilles se transforment en écorces, en troncs, en branches pour créer un décalage poétique. Les créations de Zenga sont souvent figuratives mais non réalistes pour laisser s’envoler l’imaginaire.
Le musée vous accueille
du vendredi au dimanche de 14h à 18h
et pour les groupes tous les jours sur réservation à l'adresse
aloyez@chantilly-senlis-tourisme.com
Fermeture annuelle du 23 décembre 2024 au 9 janvier 2025. Réouverture le 10 janvier 2025.
Visites, ateliers, rencontres avec des artistes,... Tout au long de l'année, le musée propose des expériences pour découvrir la dentelle de façon plus originale, plus approfondie ou tout simplement différente.
Musée de la Dentelle de Chantilly
34, rue d'Aumale 60500 CHANTILLY
03 44 60 92 36 (aux horaires d'ouverture)
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